À peine les valises prêtes, des dizaines de milliers de Français sont pris en otage par une nouvelle grève des contrôleurs aériens. Ce jeudi et vendredi, à la veille des départs en vacances, le trafic sera lourdement perturbé à Roissy, Orly, Nice, Lyon ou encore Bastia. Un quart à la moitié des vols sont d’ores et déjà annulés, et les retards massifs s’annoncent inévitables. Le motif ? Un « sous-effectif structurel », un « management toxique », de prétendus « échecs techniques ». De quoi relancer la valse des doléances syndicales qui ignorent, une fois encore, le sort des usagers.
Oui, le sous-effectif est réel, la modernisation du secteur est lente, mais faut-il pour autant paralyser le pays aux périodes les plus sensibles ? Faut-il compromettre des réunions de famille, des voyages attendus depuis des mois, des retrouvailles, au nom d’un corporatisme devenu insupportable ? Le ministre des Transports Philippe Tabarot a bien fait de tenir bon et d’exclure toute concession immédiate. Le service public n’est pas la propriété de quelques-uns, aussi essentiels soient-ils à la sécurité aérienne.
Ce mouvement intervient alors même qu’une réforme est en cours, que des revalorisations ont été accordées, et qu’un plan de recrutement est engagé. On croit rêver.
Il est temps de poser un principe clair : les grèves dans les transports doivent être interdites pendant les périodes de départs et retours de vacances scolaires, les jours fériés et les grands ponts nationaux. Trop souvent, la France est prise en otage par une minorité de grévistes qui abusent de leur pouvoir de nuisance. Il ne s’agit pas de restreindre le droit de grève, mais de le rendre compatible avec l’intérêt général.
Si la République veut rester debout, elle doit cesser de céder au chantage permanent d’une poignée de syndicalistes corporatistes.
Michel Taube