Emmanuel Macron réunit ce mardi à Paris l’ensemble des protagonistes calédoniens pour tenter de sortir de l’impasse institutionnelle et sécuritaire dans laquelle la Nouvelle-Calédonie est plongée depuis les émeutes de mai 2024. Cette réunion de la dernière chance, selon certains observateurs, ne sera fructueuse que si le président de la République reprend la main sur un dossier qu’il a trop longtemps laissé dériver.
Car depuis son retour inattendu dans le jeu politique en tant que ministre chargé des Outre-mer, Manuel Valls a multiplié les prises de position qui ont profondément troublé le paysage politique calédonien. En parlant de « peuple premier », en évoquant la nécessité d’« aller au bout de la décolonisation », l’ancien Premier ministre a ranimé les braises du séparatisme au lieu de consolider l’unité nationale.
Son idée d’une « indépendance-association », reprise dans plusieurs discours officiels, a été perçue par les loyalistes comme un abandon en rase campagne. Cette ambiguïté a contribué à fragiliser le camp français et à donner des ailes à ceux qui ne rêvent que d’un détachement définitif de Nouméa vis-à-vis de Paris.
Face à cette cacophonie dangereuse, Emmanuel Macron doit parler clair. Il ne s’agit pas de nier les souffrances historiques ou les spécificités identitaires des Kanak, mais de réaffirmer avec force que la Nouvelle-Calédonie est la France, et qu’elle le restera. La République n’a pas vocation à se fragmenter sous la pression des minorités radicalisées ou d’une repentance mal comprise.
Cette reprise en main nationale est d’autant urgente qu’une nouvelle génération d’indépendantistes émerge, beaucoup plus violente que leurs aînés. On l’a vu en 2024.
Sur les ruines encore fumantes des émeutes de l’an passé, l’heure n’est donc plus aux tergiversations, encore moins aux expérimentations institutionnelles hasardeuses. L’heure est au retour à l’ordre, à la paix, au développent économique et social et à la souveraineté assumée de l’État. Ce n’est qu’à cette condition que pourra s’ouvrir, avec l’ensemble des communautés calédoniennes, un dialogue durable et loyal sur l’avenir du territoire.
Michel Taube

Michel Taube