cher Jean, j'aime beaucoup votre liberté et je suis assez souvent d'accord avec vous. Mais parfois votre élégance s'arrête à votre tenue vestimentaire !
Non, le père de Mathis n'a pas normalisé la mort de son fils. C'est même dégueulasse de dire cela et faire de la petite…— Michel Taube (@MichelTaube) May 30, 2025
cher Jean Messiha,
j’aime beaucoup votre liberté et je suis assez souvent d’accord avec vous. Mais parfois votre élégance s’arrête à votre tenue vestimentaire !
Non, le père de Mathis n’a pas normalisé la mort de son fils. C’est même dégueulasse de dire cela et faire de la petite récupération de la douleur d’une victime. Ses propos sont seulement une forme de défense intérieure contre un effondrement moral : il n’attendait pas grand chose de la justice, donc il n’est pas (trop) déçu à la sortie du palais de justice.
Pire, vous et tous les partisans d’une justice sans merci, vous pensez toujours que les victimes sont de votre côté et veulent une victime vengeresse ! Mais c’est faux dans les faits, cela ne marche pas comme cela. Les victimes ne sont presque jamais dans ce débat politique.
Lorsque j’ai créé et dirigé de 2000 à 2007 Ensemble contre la peine de mort, j’ai rencontré dans le monde entier des centaines de familles de victimes de meurtriers les plus effroyables. Eh bien, l’immense majorité de ces victimes sont dans la compassion, la réconciliation (aux Etats-Unis, l’organisation « Murders families victims for reconciliation » était très engagée contre une justice qui tue). Par foi religieuse, par dépit, par désir de voir en l’humanité mieux que l’horreur qui les a foudroyés. De grâce, laissons à leur souffrance les victimes et entourons-les de notre compassion et gardons entre politiques nos propositions d’une justice ferme (dans les années 2000, je m’opposais à Robert Badinter à l’époque qui refusait de proposer, pour que de nouveaux pays abolissent la peine de mort, de remplacer la peine capitale par une peine de prison à vie dans les cas les plus graves).